Michèle Albo

Contact:

michelealbo@free.fr

Présentation // introduction:

"Parallèlement à des études supérieures de Lettres Modernes à la Sorbonne, elle commence par se former au métier d’acteur et prend des cours au Conservatoire. Elle décide de monter sa compagnie en 1979 avec Raymond Yana, la Compagnie de la Courte Echelle, et commence à écrire des spectacles dans lesquels elle jouera. Elle se forme aussi à la manipulation de marionnettes : cet objet théâtral lui ouvre des possibles dans les histoires qu’elle écrit, notamment en direction du Jeune Public, sans faire de concession sur le texte ou les thèmes abordés. Elle intervient auprès de publics très divers, très souvent avec des collégiens ou des lycéens en Z.E.P.
Depuis 1996, elle co-dirige l’Espace Alya à Avignon. Elle est sociétaire de la SACD et élue au Conseil d’administration des EAT. Elle préside le Comité de lecture Jeune Public des EAT"

Dernières pièces publiées // Last published plays

Vis au long de la vie
Le jardin d'essai

Pièce présentée // presented play

Vis au long de la vie

Ages: Adolescent/e/s

Résumé // Summary

"C'est l'histoire d'une jeune immigrée en France à la fin des années 30. Le violon tient une place importante. Sa mère ne cesse de lui répéter qu'on ne sait jamais, qu'un jour peut-être ça lui servira. Et ce jour arrive. En 1943 Violette est déportée à Auschwitz. C'est le violon qui lui permet d'intégrer l'orchestre du camp, ce qui lui sauvera la vie.
Ce spectacle retrace la vie de Violette Jacquet-Silberstein, vie éclatée par la barbarie nazie mais vie pendant laquelle l'énergie de vie, l'espoir et l'humour prennent le dessus."

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"It is the history of a young girl immigrated in France at the end of the 30s. The violin holds an important place. Her mother stops repeating her that we never can tell, that one day maybe that will be of use to her. And this day comes. In 1943 Violette is deported to Auschwitz. It is the violin which allows her to integrate the orchestra of the camp, and will save her life.
This show follows Violette Jacquet-Silberstein's life, life burst by the Nazi inhumanity but life during which the energy of life, the hope and the humor get the upper hand."

Extrait // Extract

"Antoine installe sur la devanture du magasin l’affiche rouge JUDISHES GESCHAFT-MAGASIN JUIF

ANTOINE : Comme ça ? Ça va ?

VIOLETTE : Pourquoi on est obligés de faire ça papa ?

ANTOINE : C’est la loi maintenant.

VIOLETTE : Mais pourquoi ?

JUDISCHES GESCHAFT ! MAGASIN JUIF !
Mais qu’est-ce que ça veut dire Juif ?
On ne va presque jamais à la synagogue.

ROSALIE : Presque jamais, jamais, ou même toujours, c’est la même chose.
On est juifs Violette.
Tes grands-mères étaient juives, tes grands-pères étaient juifs.
Tes enfants seront juifs.
Pas besoin d’aller à la synagogue.
Pas besoin d’être croyant.
On est juifs et c’est tout.
Et maintenant la loi dit qu’il faut le marquer sur le magasin.

VIOLETTE : Mais les clients ne vont plus venir maintenant !
Papa, comment on va faire ?

ANTOINE : Ne t’inquiète pas ma fille, j’ai peut-être une solution.
Ici, on nous connaît, les gens sont gentils. La loi, ils sont obligés de l’appliquer, à cause de la guerre, à cause des allemands.
Mais ici on ne craint rien.
Et puis, on est dans le pays de la Liberté.

VIOLETTE : LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ
C’est ça la devise de la France !

ANTOINE : De toutes façons, je vais laisser la boutique.

VIOLETTE : Mais…

ANTOINE : Le père de Paulette, la petite apprentie, est d’accord . Il va prendre la boutique, comme si je la lui avais vendue. Et à la fin de la guerre, quand tout sera fini, il nous la rendra.
C’est un brave homme, on peut lui faire confiance.

ROSALIE : Dieu t’entende !

VIOLETTE : Laisse Dieu en dehors de ça.

ANTOINE : Allez, entrons

Ils rentrent dans la boutique et un homme vient écrire JUIFS sur la devanture. Ils s’en rendent compte

ANTOINE : Ne t’inquiète pas. Elle est loin la guerre. On fait des choses comme ça, mais c’est pas grave.

Silence

ROSALIE : Il faut se faire recenser aussi.

VIOLETTE : Mais pourquoi ?

ROSALIE : Arrête avec tes « pourquoi » ; il faut le faire et c’est tout..
Je suis sûre que ce n’est pas grave, c’est juste une formalité.
La France elle a toujours été juste avec nous. La Police française, on peut lui faire confiance, et les gens ont toujours été gentils. Les choses ne peuvent pas changer comme ça !

ANTOINE : C’est toujours difficile la guerre."