Karin Serres

Contact:

karinserres@me.com

Présentation // introduction:

Née en 1967, Karin Serres est autrice, metteuse en scène, décoratrice et traductrice de théâtre. Boursière de la région IdF, du CNL et de la DMDTS, Prix radio SACD 2011, elle a écrit une soixantaine de pièces, souvent éditées, créées et traduites dans de nombreuses langues. Elle écrit aussi des textes radiophoniques, des romans, des albums et des feuilletons. Elle a mis en scène plusieurs de ses pièces et saisit toutes les occasions d’élargir son horizon artistique en croisant son théâtre avec l’objet, la marionnette, le clown, l’animation, l’opéra…etc., en France comme ailleurs. Ses textes créés cette saison : Sacha Sang & Or (P. Van Lancker, Lille), Le monde sous les flaques (C. Duchange, Noisy-le-sec), 7 bras gauches (A. Contensou, Chevilly-Larue), Kapsul#2 (O. Thomas, Marseille), Eu também sou Pessoa (J. Martins, Portugal). En tournée : A la renverse (P. Daniel-Lacombe), plus de 170 dates, Tag (A. Contensou), O matadouro invisível (J. Martins, Portugal). Scénographie : “Lorenzaccio”, de A. de Musset (G. Garutti), “Noces de sang” de F. G. Lorca (D. San Pedro). Publications : A la renverse (Actes Sud-Heyoka).
Son site personnel : www.karinserres.com

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Upon graduation from the ENSATT in 1987 as a scenographer, Karin Serres has been a set and costume designer, writer and translator. As a playwright, she has written more than 60 plays, often staged, published and translated, for both young audiences and adults. Additionally, she writes radioplays and novels. Karin is a member of LABO/07, WLPG and Assitej France and she enjoys sharing experiences, traveling and writing throughout the world. You can visit her personal website at www.karinserres.com

A été publié(e) en // Has been published in

Anglais, américain, canadien, allemand, polonais, russe, japonais, suédois, portugais.

Dernières pièces publiées // Last published plays

A la renverse, Actes-Sud Heyoka, 2014.
Tag : série théâtrale rock en 3 épisodes, éditions Théâtrales, 2013.
Marzïa, éditions Théâtrales, 2012.

“Maintenant que tu habites derrière mes paupières”, La Fidélité, l’Avant-Scène théâtre / la Comédie Française, 2011.
“Le terrain synthétique”, Si j’étais grand, éditions Théâtrales, coll. Jeu-
Frigomonde, l’Ecole des loisirs, 2010.
Mongol, l’Ecole des loisirs, 2003.
“La nuit des carapaces”, Fantaisies microcosmiques, l’Avant-Scène théâtre, 2004.
Un tigre dans le crâne, éditions Théâtrales, coll. Jeunesse, 2005.
Chlore, éditions Monica Companys, 2006.
Louise, les ours, l’Ecole des loisirs, 2006.
Le Petit Bonhomme vert (et le rouge !), éditions Le Bonhomme vert, 2008.
“Le jardin de personne”, Théâtre en court 3, éditions Théâtrales, coll. Jeunesse, 2008.
“Blondie”, Court au théâtre 2, éditions Théâtrales, coll. Jeunesse, 2009.

Pièce présentée // presented play

Louise/les ours

Ages: 8 - 11 ans years, 11 - 13 ans years, Adolescent/e/s

Résumé // Summary

Louise, 11 ans, découvre un jour un ours derrière elle. Un immense ours transparent. Puis elle en découvre un nouveau derrière chaque membre de sa famille : son père, Ian, sa grande sœur, Elinor. Puis un derrière chaque être humain qu’elle croise. Les ours transparents envahissent la ville. Mais elle est la seule à les voir ! Que faire de cette nouvelle réalité ? Qui voit la vérité ?

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Louise Wing, an eleven-year-old girl, lives in Alberta (Canada) with her father and her elder sister. One day, something extraordinary happens to her : a white transparent bear which starts following her everywhere she goes, even into her house! Step by step, it becomes her confidant. But it is not easy to explain to her family, especially when more and more transparent bears appear in the city. There’s a transparent bear walking behind each and everyone ! It’s a real invasion! The matter is that Louise is the only one to see them...

Extrait // Extract

LOUISE. — La première fois, j’attends pour traverser au bord de la high way. Le bout de mes chaussures au ras du trottoir, à ma droite un poteau et plus loin, la fin de la ville, la zone industrielle, les collines, le ciel orange du soleil en train de se coucher.
Je suis là, j’attends que le flot des voitures s’interrompe, le flot continu de leurs feux arrière comme des flèches rouges de feu, le chuintement de leurs pneus sur l’asphalte mouillé, et la nuit commence à tomber. J’attends, une main sur le béton grenu du poteau, les mollets nus et froids, mon sac de pistoche sur l’épaule, mes cheveux mouillés, mes chaussures au bout râpé. Tout à coup, je le sens arriver dans mon dos. S’arrêter. Et attendre, lui aussi, avec moi, pour traverser.
Je ne me retourne pas. Surtout pas. Pas l’effrayer. Pas le faire voler en éclats, qui que ce soit. Sa présence dans mon dos comme la chaleur, le calme, la lourde cuirasse de douceur d’un gros manteau. Il ne dit rien. Ne soupire même pas. Il est d’une taille incroyable, immense, par rapport à moi, et blanc, sûrement. Très grand, très blanc.
Soudain, un trou dans la coulée des voitures. J’avance un pied au-dessus de la route mouillée, noire bleutée, je me jette en avant sur la première bande blanche du passage clouté passé, usé, je traverse et lui, il me suit. De son grand pas élastique et souple, assuré. Il me suit, même pas besoin de me retourner pour vérifier, il est tombé du ciel, voilà, pour ne plus jamais me quitter.
JOHN. — A la nuit tombante, une petite fille marche sur le bitume mouillé, un ours blanc la suit. Au bord du trottoir, tous les deux, ils attendent que le flot cesse, que le petit bonhomme rouge verdisse ou un autre signe, walk, don’t walk, sans parler, et ils traversent la quatre voies d’un seul trait.
LOUISE. — Arrivée sur le trottoir d’en face, je me retourne. Il me regarde. Je lui souris, la tête levée. Et je repars, je recommence à marcher, le grand ours blanc toujours derrière moi, ses longs pas lourds, silencieux, et toute sa clarté.